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Déféquer chez ses voisins, une tendance lourde

Encore anecdotique avant la pandémie, la pratique qui consiste à déféquer chez ses voisins tend à se développer en France. Les bénéfices sont aussi bien écologiques qu’économiques et accompagnent l’aspiration à une société plus conviviale.

Patienter et se retenir figurent parmi les recommandations afin d'optimiser la pratique.
Patienter et se retenir figurent parmi les recommandations afin d’optimiser la pratique.

Les multiples avantages de cette pratique

Le premier bénéfice de ce nouveau mode de vie concerne la sphère économique. En effet, les enjeux de pouvoir d’achat traversent – plus que jamais – notre société ; toutes les pratiques vertueuses permettant de moins dépenser sont désormais prises en compte par les consommateurs. En cela, déféquer chez ses voisins permet d’économiser en moyenne 11 euros par mois sur la facture d’eau de votre domicile (à condition de mettre à contribution les membres de votre famille).

Autre bénéfice susceptible de faire évoluer les usages, la question écologique. Moins vous utilisez vos toilettes personnelles, moins vous avez besoin d’utiliser de produits – le plus souvent chimiques – pour les désinfecter ; il s’agit donc d’un geste non négligeable pour la planète. Sans compter la dimension olfactive qui entre également dans le champ de l’avantage écologique familial (AEF), moins les odeurs désagréables s’invitent dans votre foyer, plus les membres qui la composent ressentent du bien-être (étude « Les odeurs dans la maison » du CREDOC, avril 2022).

Moins vous utilisez vos toilettes personnelles, moins vous avez besoin d’utiliser de produits – le plus souvent chimiques – pour les désinfecter.

Enfin, et ce n’est pas rien à une époque où l’individualisme ne cesse de gagner du terrain, à mesure que vous prenez l’habitude d’aller déféquer chez vos voisins, le bénéfice humain augmente. En effet, vous multipliez les occasions de se rencontrer (indice ODR) et ainsi d’échanger autour de sujets variés : la météo du jour, l’école des enfants, les problèmes d’éclairage dans votre rue ou encore les considérations d’ordre générales (plaintes contre les gouvernants, expression de mécontentements divers…).

Un objectif unique, plusieurs stratégies

Une fois que vous avez bien intégré les nombreux avantages de cette pratique novatrice, reste à définir les meilleures stratégies afin de la mettre en Å“uvre. En la matière, plusieurs possibilités s’offrent à vous…

La première se base sur la connivence et la proximité. Feignez de prendre des nouvelles de vos voisins, engagez la discussion jusqu’à vous rapprocher de l’entrée de leur domicile. Une fois la confiance instaurée, vous prétextez un motif de curiosité tel que « Vous ne m’avez pas montré le nouveau papier-peint de la chambre de votre fils ! » ou encore « Il parait que votre nouvel écran plasma 4K est magnifique, je peux le voir ? ». Une fois à l’intérieur, après quelques échanges, vous vous éclipsez et accomplissez votre Å“uvre.

Feignez de prendre des nouvelles de vos voisins, engagez la discussion jusqu’à vous rapprocher de l’entrée de leur domicile.

Autre stratégie qui a fait ses preuves, l’auto-invitation à l’apéritif ou à un barbecue. Après avoir pris le temps de demander « Comment se porte la petite famille ? », vous vous rapprochez de votre cible en multipliant les commentaires élogieux, « La pelouse est magnifique (…) Les arbustes ont bien poussé ». Une fois la cible en confiance, vous lui faites part de votre envie de faire plus ample connaissance, la possibilité pour les enfants respectifs de se rapprocher, le désir de votre femme de connaitre les secrets culinaires de son épouse… Là, logiquement, vous devriez être invité par votre voisin-cible à un apéritif et ou un barbecue sous huitaine.

Détail important, demandez à vos proches de se retenir d’aller aux toilettes, dans les 48 heures précédant l’invitation sans quoi la stratégie risque de tomber à l’eau. Le jour J, faites-vous plaisir, à tour de rôle, en déposant chez vos voisins ce que vous ne voulez plus voir chez vous.

Pierrette Duval, présidente de l’Association Française des Chieurs à l’Extérieur (AFCE), résume de quelle manière cette alternative a changé sa vie : « Le plus dur, ce sont les premières fois, on n’ose pas, on hésite, on ne parvient pas à franchir le pas. Pour ma part, je n’ai plus déféqué à mon domicile depuis plus de 6 mois grâce à un système de rotation imparable. Je dispose de 4 voisins-cibles et, au fil du temps, une relation saine s’est mise en place qui me permet de les visiter de temps à autre. Ils ne se rendent compte de rien et continuent même à m’inviter spontanément ! Â».

La rédaction de Soir Matin

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