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Happiness manager : la positive attitude

Depuis quelques années, une nouvelle fonction apparait au sein des organisations. Son objectif : contribuer au rayonnement individuel et collectif afin que chacun se sente au mieux dans son environnement de travail. Tour d’horizon d’un métier passionnant et tellement humain.

Un Happiness Manager qui prépare "une animation qui va tout déchirer".
Un Happiness Manager qui prépare « une animation qui va tout déchirer ».

Ils sont souvent jeunes, pleins d’enthousiasme et d’empathie, ils investissent toute leur énergie au service de l’entreprise et sont appréciés de leurs collègues ; voici le portrait, dressé à grands traits, des Happiness Managers.

Le profil idéal pour postuler

Pour devenir Happiness Manager, il convient de disposer de qualités humaines et relationnelles notoires : être profondément gentil, d’une douceur incroyable conjuguée à une profonde humanité.

« On ne peut retenir les personnes qui ont rencontré des difficultés dans leur vie car elles ne peuvent pas correspondre à ce dont nous avons besoin, trop down. Out, par conséquent, les émotifs, les dépressifs et plus globalement tous ceux qui se posent des questions existentielles », résume, avec limpidité et transparence, Florian Couperet, DRH d’une grande société d’événementiel.

« Out les émotifs, les dépressifs et plus globalement tous ceux qui se posent des questions existentielles »

L’Happiness Manager est amené à accueillir des réactions diverses, à composer avec des personnalités éclectiques, raisons pour lesquelles il ne doit jamais éprouver, lui-même, d’émotions négatives : « Là-dessus on est très clair avec nos Managers de bonheur, on n’accepte pas les sentiments de doute, de peur, d’incompréhension, d’anxiété et encore moins de souffrances ; tout cela n’a rien à faire chez nous. Les mous du genou, c’est Nein ! » explique Monsieur Couperet, chantre de la « bonne attitude ».

Un jargon spécifique pour bien communiquer

Pour être un bon Happiness Manager, il est indispensable d’épouser le vocabulaire inhérent à la fonction. Un certain nombre d’adverbes doivent, impérativement, être utilisés par le professionnel : « trop » figure parmi ceux-ci.

« Il fait beau ce matin » devient « il fait trop beau ce matin » ; « Il reste des barres de céréales dans le distributeur automatique » donne « il reste trop des barres de céréales dans le distributeur automatique ». Un certain nombre d’expressions idiomatiques se serviront également de l’adverbe « trop » positionné en début de locution : « Trop de la balle », « Trop excellent », « Trop le délire », « Trop bon ».

De la même manière, le nom masculin « genre » se doit de figurer dans la grande majorité des phrases de l’Happiness manager : « Il est 10h20 » se dit « Il est genre 10h20 » ; « On organise un after-work jeudi à 17h00 » se dit « On organise genre un after-work jeudi à 17h00 ».

« Jonathan est en mode gastro, il est trop pas présent »

Enfin, la locution « En mode » se doit de rythmer l’expression orale du Manager de bonheur : « Tu es bien habillée aujourd’hui » devient « T’es trop en mode classe, meuf » ; « Jonathan est souffrant aujourd’hui, il n’est pas présent » se formule « Jonathan est en mode gastro, il est trop pas présent ».

Des activités topissimes

Être Happiness Manager, c’est aussi proposer des activités enrichissantes destinées aux salariés de l’entreprise. Les courses de voitures en carton, par exemple, figurent parmi les plus appréciées. Le principe est simple, des équipes sont constituées et un parcours tracé au sein de l’open space grâce à de petits plots de plastique ; sensations fortes garanties !

« Lorsqu’on s’élance pour la première fois en mode grille de départ, on n’imagine pas les émotions de malade que l’on va vivre, la fulgurance, la transcendance, la kiffance », analyse Maggie, jeune Happiness Manager.

« Autant de moments de co-construction inter-relationnelle qui participent au développement du corporate spirit « 

D’autres activités subtiles et intelligentes font également recette : le baby-foot en carton, le karaoké en carton et le quizz musical avec les buzzers en carton, « Autant de moments de co-construction inter-relationnelle qui participent au développement du corporate spirit », conclue, l’œil brillant, le DRH Couperet.

La rédaction de Soir Matin

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